"La situation du CNDS n'est pas bonne, elle résulte à la fois d'une dérive de la tutelle de l'établissement qui a manqué à son rôle à deux titres : en imposant une accumulation de dépenses non soutenables sur le moyen terme, et qui fait dériver l'établissement vers le sport professionnel, et en n'exerçant pas correctement son rôle de tutelle financière, puisqu'on l'a laissé se développer vers une trajectoire qui est aujourd'hui catastrophique pour la trésorerie de l'établissement.
"Vous avez
rappelé monsieur le rapporteur, des chiffres éloquents. Si rien n'est fait en
2012, l'exercice aura consisté à engager cent millions de plus que les recettes
de l'année, conduisant à une dette résiduelle au 31 décembre 2012 de 487
millions d'euros. Si l'on continue à ce rythme, le fonds de roulement de l'établissement
serait négatif de 175 millions d'euros en 2016. Autant dire que l'établissement
n'existerait plus.
Les arénas, "une enveloppequi n'a jamais existé"
"Quelques
exemples de dérives, pour dire la façon dont je souhaite engager le redressement
de cet établissement : l'Euro 2016, 40 millions de dépenses à financer sur la
trésorerie du CNDS sur les 160 millions de subventions prévues. Rappel des
déclarations antérieures : on disait 'Jje veillerai à ce que le prélèvement
sur le fonds de roulement de l'Euro (sic) ne porte pas atteinte aux
prérogatives du CNDS dans le développement du sport pour tous.'
Malheureusement, on n'y a pas veillé ! Les arénas, près de 20 millions
d'engagements pris sans financements, avec 50 millions d'euros d'une enveloppe
qui n'a jamais existé au sein du CNDS. D'ailleurs, monsieur [Eric] Berdoati
rappelait à l'époque qu'il n'y avait pas de traces de la recette. Je n'en ai
pas trouvé non plus. Sur les grands événements : 24 millions d'euros engagés en
2012, il y en avait 0 en 2008… C'est la raison pour laquelle je proposerai au
prochain conseil d'administration du CNDS, le 13 novembre, un plan de
redressement de l'établissement qui figure dans la lettre d'orientation que je
viens d'adresser au directeur général. Redressement des comptes d'abord, avec
un plan d'économies incontournable, qui consistera d'abord à réduire les
engagements pluriannuels qui créent de la dette, dont 23 millions étaient
initialement prévus pour les équipements en 2012, 23 millions de dettes
supplémentaires, J'ai proposé qu'ils soient reportés, au moins pour ne pas les
porter trop longtemps, sur l'exercice 2013. Il faudra réduire fortement les
dépenses liés aux projets sur les grands événements, sur les arénas, qui ne
font plus l'objet de financements bonifiés, la part nationale du CNDS avec les
actions internationales ou des efforts sur les subventions du CNDS dont vous
soulignez la croissance ces dernières années, monsieur le rapporteur.
"L'objectif
est d'inverser la courbe, de retrouver à moyen terme une situation financière
saine qui permette d'assurer la pérennité des missions de l'établissement mais
aussi de répondre aux engagements qui
ont déjà été pris.
"On n'a pas tenu compte des déséquilibresqui pouvaient exister sur les territoirespour prioriser nos investissements"
"Redressement
des missions avec un recentrage sur le sport pour tous. Le CNDS ne s'occupera
plus d'actions internationales. C'est au mouvement sportif d'en déterminer la
stratégie et c'est ce qu'il souhaite. Cela laissera plus d'autonomie aux
commissions territoriales pour mieux répondre aux besoins locaux.
"Enfin, le
budget du CNDS préservera les fonds dédiés à l'emploi et les orientera vers la correction des
inégalités de pratique et l'accompagnement des emplois d'avenir.
"Le CNDS
développera sa stratégie en faveur de la santé par le sport avec les actions
cofinancées avec les agences régionales de santé. Enfin, il simplifiera ses
procédures en supprimant une bonne part de la comitologie [sic] installée ces
dernières années, qui n'a pas, et c'est le moins que l'on puisse dire, fait
preuve de son efficacité.
"Dans le cadre
du débat à l'Assemblée nationale, vous l'avez souligné monsieur le rapporteur
et monsieur le président, le gouvernement s'est engagé à maintenir a minima les
recettes 2013 du CNDS, au niveau de 2012 dans le cadre du projet de loi de
finances rectificative, puisque nous savons que les recettes liées aux droits
d'exploitation et la taxe Buffet sur les droits d'exploitation [des
retransmissions télévisées du football, ndlr] risquent d'être en diminution de
2,5 millions d'euros, et à accompagner ce plan de redressement sous une forme
qui n'est pas encore arrêtée. Vous imaginez toute la difficulté qu'il y a dans
le contexte économique de notre pays d'être à la fois associé, et c'est bien
normal et nécessaire au regard de l'endettement de notre pays, à des économies
justes, mais aussi de devoir prendre en compte la situation de l'établissement
public dans un contexte particulièrement péjoratif pour l'ensemble des missions
qui sont les siennes et qui sont celles pour lesquelles il a été créé,
c'est-à-dire le sport pour tous et l'accompagnement des territoires.
"Quand on
compare le recensement des équipements sportifs aux décisions [de subventions]
prises dans le cadre du CNDS, à l'évidence, on n'a pas tenu compte des
déséquilibres qui pouvaient exister sur les territoires pour prioriser nos
investissements. La première étape semble déjà d'être plus attentif à
l'inégalité sur les territoires pour revenir à ces priorités.
"Le bon niveau
de réflexion pour l'investissement est le territoire régional. Il faut des
projets régionaux [en matière de] sport, avec des priorités en matière
d'infrastructures, mais aussi, parce que toutes les régions sont très
différentes, je ne dis pas de mettre la région comme un chef de file, mais il y
a un périmètre qui semble assez cohérent au niveau des régions pour pouvoir
avoir un schéma régional du sport, que ce soit à travers l'investissement, la
mobilisation des personnels du ministère, les acteurs des conseils régionaux et
généraux, du mouvement sportif pour construire ce schéma régional et lutter
contre les inégalités."
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